Le marché marocain du commerce électronique est en plein essor et compte parmi les plus dynamiques en Afrique. Le Maroc est classé 6ème après l’île Maurice, l'Afrique du Sud, la Tunisie, le Nigeria et le Kenya, et 85ème au niveau mondial, basé sur l’indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur B2C de la CNUCED (Conférence Des Nations Unies Sur Le Commerce Et Le Développement).
Selon le dernier rapport du Centre Monétique Interbancaire CMI, le nombre d’opérations de paiement en ligne effectuées par cartes bancaires, durant le 1er semestre 2020 s’élève à 6 millions sur les sites marchands affiliés au CMI (Le montant global s’élève à 2,9 milliard de DH durant le 1er semestre 2020), dont 260 000 transactions qui ont été opérées par des cartes étrangères, soit 180 millions de DH sur la même période.
« La croissance des paiements par carte bancaire est de l’ordre de 21 % d’une année à l’autre. Cette tendance se poursuivra encore pour plusieurs années, le potentiel de cartes inactives en paiement étant encore très important [NDLR Cartes utilisées uniquement pour le retrait en guichet automatique bancaire]. Pour ce qui concerne les paiements digitaux réalisés à travers les dispositifs des banques (application sms banking, site internet de la banque, agences bancaires), concentrés sur le règlement de factures, taxes et impôts divers, frais portuaires pour les importateurs exportateurs… la croissance est de 90 % par an », explique Mikael Naciri, Directeur général du Centre Monétique Interbancaire (CMI).
Depuis l'émergence du e-commerce au Maroc, le secteur prend un aspect numérique informel 2.0. Comme la plupart des transactions sont réalisées en dehors du circuit bancaire, et qu’une grande partie des e-commerçants proposent le cash comme moyen de paiement, les montants générés par ces transactions sont donc loins d’être insignifiants.
Toujours d’après le CMI, globalement, 67 % des e-consommateurs payent leurs factures en ligne. 37% d’entre eux se procurent des articles liés à la mode et au prêt-à-porter, 27% des cyberconsommateurs réalisent des opérations de paiement de factures en faveur des régies de distribution d’eau et d’électricité, des compagnies aériennes, des télécoms et de l’hôtelerie. Ensuite vient la catégorie de commandes des repas en livraison (Glovo, Jumia…) avec 24% d’e-consommateurs impliqués. Et finalement, ils sont 23 % à s’abonner aux services de streaming (Netflix, Spotify, Youtube…).
« Tous les indicateurs (internet, mobile, ventes en ligne, etc.) pointent le développement accéléré de l’e-commerce au Maroc avec des plates-formes majeures et un line-up de produits et de services de plus en plus large. Si l’on tient compte que les Marocains sont de plus en plus connectés et que les usages mobiles se répandent chaque jour davantage, il est clair que l’e-commerce a de très beaux jours devant lui », constate Karim Debbar, Directeur général de Glovo Maroc.
En revanche, un pourcentage non négligeable d’internautes évitent d’effectuer des achats en ligne, principalement en raisons de l’inadéquation des modes de paiement proposés (17%) de la discordance des produits par rapport à leurs besoins (18%), des prix trop élevés (10%), des problématiques de livraison (9%), d’arnaques, de problème de sécurité et de manque de confiance en général (7%).
Avec la fermeture des commerces non-essentiels durant le confinement, 22% des marocains ont effectué leur premier achat en ligne, de nouveaux e-shoppers qui se sont orientés vers les canaux digitaux pour commander des produits de seconde nécessitée.
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